lundi 3 octobre 2011

Chronique de La Recherche de l'Absolu

Tant qu'avoir La Recherche de l'Absolu de Balzac au programme de l'ENS, autant se lancer à la découverte de cet auteur trop souvent caricaturé comme le monsieur "je fais des pages et des pages pour décrire une poignée de porte". C'est donc naturellement que je participe au challenge Balzac lancé sur Livraddict et que je me lance donc dans la chronique de La Recherche, roman qui ne fait pas partie des plus connus et pourtant, il est juste génial !

Résumé

« Assez, Balthazar ; tu m’épouvantes, tu commets des sacrilèges. Quoi ! mon amour serait…
– De la matière éthérée qui se dégage, dit Claës, et qui sans doute est le mot de l’Absolu. Songe donc que si moi, moi le premier ! si je trouve, si je trouve, si je trouve ! » En disant ces mots sur trois tons différents, son visage monta par degrés à l’expression de l’inspiré. « Je fais les métaux, je fais les diamants, je répète la nature, s’écria-t-il.
– En seras-tu plus heureux ? cria-t-elle avec désespoir. Maudite Science, maudit démon ! tu oublies, Claës, que tu commets le péché d’orgueil dont fut coupable Satan. Tu entreprends sur Dieu. »
Scène de la vie privée lorsqu’il paraît en 1834, Etude philosophique quand Balzac le republie en 1846, le livre superpose les deux dimensions car cette histoire d’une famille où le génie dévore tout jusqu’à la folie, où la passion provoque les plus grands malheurs domestiques, est aussi le roman de
l’aventure scientifique et de la rêverie métaphysique d’un Grand Tout. Parce que l’Absolu, pour Claës, est la « substance commune à toutes les créations », il n’est pas l’alchimiste qu’a voulu voir Sainte-Beuve, mais ce savant solitaire qui, de l’alchimie, précisément, à la chimie, entend bien opérer le passage des temps anciens aux temps nouveaux – et la science moderne devient balzacienne.

 Mon avis


Je vais commencer par deux conseils : premièrement, ne vous fiez pas au titre. Deuxièmement, ne vous fiez pas aux cinq premières pages. Ces deux éléments vous donneront l'impression que vous lisez un traité sur l'absolu dans l'art, bref, il vous donnera l'impression d'un livre rébarbatif et tout de suite, les vieux préjugés seront de retour. J'avoue que j'avais été surprise par ces pages, je n'avais lu jusqu'alors que Le Lys dans la Vallée et je n'avais jamais eu affaire à un Balzac théoricien.

Mais au bout des cinq pages, il retourne au placard et l'action commence bien avec Mme de Claës, dépitée par la nouvelle passion de son mari et grand amour pour la science. Cet époux et père idéal oublie complètement sa famille pour trouver l'Absolu, les menant tout droit à la ruine. On assiste à la ruine de cette vieille famille de Douai, puis à la remontée menée d'une main de fer par Marguerite, la fille de Claës, qui est l'un des personnages brillants de ce livre. Pour une fois, on est loin du stéréotype de la femme qui se meurt d'amour, Marguerite montre du courage face aux difficultés et cela, on ne peut que l'applaudir.

Par contre, le personnage de Pierquin, le notaire, est tout à fait immonde. Je trouve vraiment étrange que Balzac lui ait donné un bon rôle vers la fin, car c'est quand même la figure même du vieil opportuniste qui va s'arranger de sa situation par un mariage. Bref, celui-là, il est véritablement insupportable.

Mais revenons à l'histoire. Le livre se lit très rapidement, on est peu encombré par les descriptions. Je trouve que le style se rapproche beaucoup de la fable et elle garde encore son importance aujourd'hui. Ce de Claës qui se ruine pour la science, qu'il promet qu'il va arrêter et qui finit par replonger, ça rappelle quand même fortement les victimes de la drogue. Le seul reproche que l'on puisse véritablement faire, c'est l'aspect répétitif du récit mais qui est dû à la démonstration de l'auteur. On sent bien qu'à chaque fois que cela va mieux dans le livre, Balthazar va rechuter, ce qui rend le roman un peu prévisible. Ce n'est pas bien grave mais bon...

Deuxième Balzac lu, et deuxième agréable lecture. Je me suis laissée entrainer par cette spirale infernale qui éloigne Balthazar de Claës loin de sa famille et de leurs besoins. Le roman se lit très bien et très (trop) rapidement tellement on est pris dans l'action, même si on devine quand même assez facilement la suite des événements.

Cette lecture me permet de gagner un point pour le challenge Balzac organisé sur Livraddict.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire