lundi 14 novembre 2011

Chronique : Le Temps n'est Rien


Résumé

"Je l'aime. II représente tout pour moi. Je l'ai attendu toute ma vie et à présent il est là. (J'ai du mal à m'expliquer.) Avec lui je peux contempler mon existence dans sa totalité, comme une carte, passé et futur réunis, comme un ange... [..] Tout est déjà arrivé. Tout en même temps. "

Nous avons tous déjà eu cette impression d'avoir rencontré une personne quelque part avant, ou de l'avoir connue dans une autre vie... Et si c'était dans un autre temps ?

Quand Henry, bibliothécaire, voit arriver Claire, une artiste séduisante, il ne peut croire à l'incroyable : ils se connaissent depuis des décennies, même s'il ne s'en souvient pas. Car Henry est atteint d'une maladie qui le propulse dans le temps. Il a rencontré Claire alors qu'elle était enfant et va sans cesse partir et revenir à des époques de leurs vies respectives...

L'histoire folle et romanesque d'un amour absolu et éternel.

Chronique du livre

Audrey Niffenegger nous livre ici un roman tout à fait émouvant, flirtant doucement vers les contrées du fantastique et du conte. L’histoire d’amour entre Henry et Claire, bien qu’elle n’échappe pas à la guimauve dans les scènes de rencontre « présentes », reste pourtant touchante et simple : un couple tout à fait normal et réaliste, si ce n’est la chrono-déficience d’Henry.

Cette maladie donne sa forme au roman, qui paraît comme un carnet de bord qui retranscrit les points de vue des deux personnages principaux à différents moments. Il n’est donc pas étonnant de passer du présent des années 90 aux années 70, ça, on nous avait bien préparés. Le problème, c’est que tout de même, on s’y perd un peu, et on se pose des questions lorsqu’on se retrouve avec un Henry de 15 ans alors qu’il y a deux pages, il en avait 28.

Les personnages sont sympathiques et attachants, à l’exception de Gomez que je n’ai pas vraiment pris au sérieux, par son caractère lourd déjà et même au niveau de ses sentiments envers le couple.

Le Temps n’est rien, c’est également un livre qui m’a fait verser une petite larme (ce qui est bien rare). Comme il entre en matière avec une sorte de déterminisme lorsqu’il est question de la rencontre de Claire et de Henry, il n’est donc pas surprenant que le tragique du roman est déjà connu des personnages et du lecteur et c’est là que réside le talent de l’auteure, car elle nous laisse totalement dans le flou jusqu’à la fin, et alors qu’on sait ce qui va se passer, on en reste tout de même surpris jusqu’aux dernières pages.

Un livre très beau et qui redore réellement le blason de la romance fantastique, ce qui lui permet d’obtenir la note de 9/10.

Chronique du film

Produit par Brad Pitt, Hors du Temps sort en 2009 avec dans les rôles respectifs de Henry et Claire Eric Bana et Rachel McAdams. En une phrase donc, trois gros noms ressortent. Pourtant, le film n’a pas connu de grands succès et je crois qu’il n’a connu qu’une sortie au Québec.

Un film pas désagréable pour un sou. Les performances des acteurs sont plutôt bonnes : Eric Bana incarne à la perfection le bibliothécaire mystérieux chrono-déficient tandis que Rachel McAdams interprète très bien la jeune artiste Claire. Le seul hic : c’est que quand elle joue une Claire plus vieille, j’ai trouvé qu’elle était moins crédible.

Là où le film est un peu décevant, mais en même temps c’est le cas de nombreuses adaptations littéraires, c’est que si on n’a pas lu le livre, on est totalement perdu. Les disparitions de Henry ne sont pas expliquées dès le départ alors qu’on le voit faire mais sans trop comprendre. Les voyages dans le temps sont difficiles à suivre si on n’a pas été rodé par le roman et je m’attendais justement à une simplification de ceux-ci. Enfin, les disparitions en elles-mêmes sont bien trop surréalistes. OK, l’histoire n’a rien de réaliste en elle-même, mais le traitement qu’en fait Niffenegger donne un aspect médical qui est ici transcrit comme purement fantastique. Bien sûr, on ne peut pas retranscrire les vertiges du personnage, mais on aurait pu peut-être opter pour le flou qui aurait fait succéder le plan « présent » au plan « passé » ou « futur ».

Bon, déjà, le film ne m’a pas procuré autant d’émotions que le livre xD (Peut-être que j’ai été immunisée). Mais hormis le fait que les acteurs sont vraiment très bons, la réalisation ne m’a vraiment pas convaincu. Le contraste est trop fort entre une réalisation qui se veut intimiste et des choix qui veulent faire dans le tape-à-l’œil. Bref, pas convaincue.

jeudi 10 novembre 2011

Charlie et la Chocolaterie de Roald Dahl

Résumé

Charlie est un petit garçon qui vit avec son papa et sa maman, mais aussi avec ses quatre grands-parents. Tout ce monde est entassé dans deux pièces seulement car la famille de Charlie est très pauvre. Lorsque son papa perd son travail, la situation devient dramatique, ils meurent presque de faim. Mais dans la ville où ils demeurent, il y a une mystérieuse chocolaterie : nul n'y entre ni n'en sort jamais. Son propriétaire, Mr Wonka, lance un grand concours : les cinq gagnants pourront visiter l'usine et gagner des sucreries pour toute leur vie. Mais les enfants mal élevés doivent se méfier : ils seront punis par où ils auront péché.
C'est à une merveilleuse exploration que nous convie Roald Dahl, à l'intérieur d'une usine fabuleuse qui recèle absolument tout ce dont n'importe quel gourmand peut rêver et aussi d'autres choses qu'il n'aurait pas osé imaginer : des machines qui fabriquent des bonbons inusables ou des chewing-gums-repas, des cascades de chocolat, des caramels qui font pousser les cheveux... Ce roman fantastique plein de saveurs est à déguster comme un bonbon. C'est en même temps un conte moral où les méchants sont punis et l'injustice réparée. Voilà une gourmandise dont on aurait tort de se priver ! --Pascale Wester

Chronique

Un grand classique de la littérature jeunesse, et que pourtant je n'avais pas lu. Longtemps bourrée d'a priori le concernant, il m'aura fallu voir le film de Burton pour que je considère autrement l'histoire. Bref, ceci étant dit, voici mon avis sur cette lecture que j'ai faite en VO (si, si, ça a de l'importance !)

Roald Dahl fait preuve d'un style clair et simple, sans chichis et qui va droit au but, ce qui fait qu'on le lit très facilement et cela même en VO. A cela, l'auteur ajoute une petite touche de fantaisie à travers le personnage de Wonka et de ses créations chocolatières.

Les personnages sont stéréotypés, mais en même temps, c'est le principe du conte et la morale de l'histoire n'en est que plus facile à retenir. Ce qui est intéressant, c'est que justement le livre est intergénérationnel : ça montre aux enfants qu'il faut rester humble et ne pas se croire au-dessus des autres, mais il y a également une morale au niveau de la pédagogie qui touche plus particulièrement les parents (ce qui se fait ressentir essentiellement dans les chansons des Oompas-Loompas.

Le seul personnage qui m'a un peu déstabilisée, c'est Willy Wonka. Bien sûr, j'ai été largement influencée par le rôle de Depp et par l'excentricité du personnage qu'il met en avant. Dans le roman, c'est moins présent : bien sûr, il reste sarcastique, surtout vis-à-vis de Mike Teavee, et après que les enfants tombent dans les pièges de la chocolaterie, mais au premier abord il reste un personnage tout à fait sociable, on ne sent pas le côté misanthrope que l'on retrouve dans le film de Burton.

Que dire de plus ? J'ai apprécié la lecture, légère, rapide et efficace mais on sent quand même cette pointe d'innocence dans l'oeuvre mignonne mais qui relève franchement du conte. Quand on lit ça à 19 ans, c'est sûr qu'on a plus le même oeil et que ça suscite moins l'epoir que quand on en a 6. Mais le roman se fait apprécier par des jeux de mots bien sentis et des répliques de Wonka particulièrement savoureuses.


Note : 6/10 

Cette chronique a été réalisée dans le cadre de la lecture commune du 10 novembre 2011 organisée sur le forum Livraddict. Voici les chroniques des autres membres y participant : 


meldc
Arcaalea

De plus, elle me permet de gagner un point aux challenges suivants :